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Beaux Gosses

Beaux Gosses

À l’origine du mâle

Dessiné, taillé, gravé, peint ou sculpté, le corps de l’homme est un sujet d’inspiration depuis que l’art existe.

On connait le célèbre Discobole de l’antiquité grecque ou le David de Michel-Ange exposé à Florence. Ils incarnent un idéal masculin intemporel et universel tout en force et en puissance. Muscles saillants, épaules larges, regard fier, ici les critères de la beauté masculine sont les signes apparents d’une santé infaillible et d’un tempérament de vainqueur !

Mais comme il en faut pour tous les, goûts, voyons comment ces critères varient au gré des époques, avec quelques specimens choisis dans la collection.

Ligoté et criblé de flèches, Saint Sébastien [restauré en 2022] n’en demeure pas moins un jeune homme séduisant ! Le regard bleu azur, la chevelure blonde et bouclée qui affleure délicatement ses épaules musclées, le torse lisse et imberbe, le martyre est à l’exact opposé des représentations  de saints vieux et barbus qui peuplent l’imagerie chrétienne ! Sa beauté est ici le témoin de la pureté de son âme et de sa foi inébranlable.

Et celui-ci, quel Apollon ! Pour représenter ce roi de l’Olympe, tout à la fois dieu du soleil, des arts, de la musique, de la poésie, des sciences et de la beauté, Raphael s’inspire tout naturellement d’un modèle vivant, un homme comme les autres. Même souci de réalisme dans le dessin de Pontormo, qui, en plus d’étudier l’anatomie, met le corps masculin en mouvement !

Mais difficile de rivaliser avec le monsieur muscle de cette sélection : l’impressionnant Hercule ! Cette scène de lutte avec Acheloüs est le sujet rêvé pour mettre en valeur son physique de super héros ! Pour la note de romantisme, précisons que les deux hommes se battent pour obtenir les faveurs de la belle princesse Déjanire.

Par contre, s’il y en a bien un qui ne veut pas se salir les mains, c’est bien Charles d’Aucourt de saint Just ! 

Avec son look de gentleman farmer, il veut nous faire croire qu’il manie les outils de jardin comme personne ! Cette mise en scène correspond à la véritable anglomania qui déferle en France dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Viril, mais pas rustre, l’homme revendique aussi élégance et sensibilité.

Même délicatesse dans ce Portrait de Lucas de Leyde par Albrecht Dürer. La finesse des traits du visage est renforcée par la technique à la pointe d’argent qui ne tolère pas l’à-peu-près. Le tracé est en effet indélébile.

Et visez-moi un peu ce beau barbu ! Ne trouvez-vous pas que L'homme endormi de Carolus-Duran n'a rien à envier aux hipsters d'aujourd'hui ?

Enfin, rendez visite à Spartacus et à son voisin Cincinnatus, qui possèdent sans aucun doute les plus beaux fessiers de la galerie de sculptures !

(Précision: les dessins ne sont pas visibles, ils se trouvent au Cabinet des dessins et ne sont exposés qu'occasionnellement, pour des questions de conservation préventive)

Sélection d'oeuvres sur le parcours